Tatouage sans filet

Quand tu es petit on te dit de dessiner au crayon de papier puis de repasser au marqueur. Là pour ce projet j'ai désobéi!

Dans le tatouage il n'y a pas une seule façon de faire (quelle phrase banale) et pourtant l'activité fait que l'on prend des habitudes rassurantes dans la réalisation des projets. Par exemple l'utilisation du stencil (calque) pour suivre un dessin en respectant toutes les proportions et donc être capable de dire à son client "voilà c'est ce dessin que je vais te faire".

Et c'est justement sur ce point que Lino m'a questionné en me demandant d'interpréter son projet:
"recopie cette image à ta façon, c'est ton trait qui me plaît".

Je lui ai expliqué que le trait était nourri par l'approche, et qu'à la vue de son histoire "je voulais redevenir un enfant recopiant un dessin pour son petit pote". Utiliser un calque ne m'aurait pas apporté grand-chose sinon une copie parfaite de l'original, alors que je voulais lui offrir un tremblement. Je voulais lui offrir un dessin comme un enfant l'aurait fait: spontanément, en une fois, un peu naïvement sans savoir par où commencer, avec le moins de technique de construction possible mais avec un plus d'attention à la quantité de détails. Comme si une reproduction était reconnue comme "bonne" du moment où l'on a pris le temps de recopier toutes les informations présentes. Je l'ai donc tatoué avec une seule et même aiguille (9rl + seulement du noir) sans aucun marquage et avec l'image de base à coté de la peau. De cette manière le projet était nourri d'une peur de rater que je n'avais pas connu depuis longtemps, pas de gomme...surtout que je ne savais pas concrètement ce qui faisait que ça pouvait-être réussi graphiquement!





Lino a grandi avec un audiobook en tête, évoquant un petit rat qui vagabondait autour du monde.
Cet audiobook...il n'en connaissait plus le nom! Et quand il a retrouvé l'image de couverture il a voulu se la faire encrer pour ne plus la perdre. 

Bonne route Lino.

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